La santé des travailleurs devient de plus en plus préoccupante en France. En réponse aux arrêts de travail grandissant, une loi de santé au travail a vu le jour en août 2021, qui fut mise en application en avril 2022. Le but de cette loi est de renforcer la prévention santé en entreprise et de se prémunir des risques professionnels. Il serait néanmoins dommage de s’arrêter à l’application de la loi pour prendre soin de la santé de ses salariés, quand il y a tant d’impacts positifs sur l’entreprise.
La réalité de l’impact financier de l’absentéisme
Commençons par quelques chiffres ressortis d’études récentes à propos du coût de l’absentéisme et des maladies des salariés. Ces données objectives sont le reflet de la réalité qu’une entreprise doit prendre en compte pour pérenniser. Loin est l’idée de réduire la santé des salariés à l’argent.
3 500 € : c’est le coût moyen annuel de l’absentéisme par salarié en France, soit 25 milliards d’euros.
Étude Harris interactive 2022 Tweet
Les accidents et maladies liés au travail coûtent à l’Union européenne plus de 3,3 % du PIB par an. En France, 1,1 million de sinistres ont été déclarés pour 19,6 millions de salariés du privé et près des trois-quarts ont donné lieu à un arrêt de travail.
Mutualité Française 2023 Tweet
D’autres chiffres sont disponibles provenant d’études sérieuses et qui tentent de mettre un coût sur l’absentéisme, dû à la maladie ou non. D’ailleurs, chaque entreprise pourrait calculer son propre coût d’absentéisme. Pour cela, il faudrait différencier les coûts directs et indirects de l’absentéisme dû aux arrêts maladie, aux accidents de travail ainsi qu’aux maladies dites professionnelles. Le coût direct prend en compte la rémunération brute et les cotisations sociales, le complément patronal des absences, le maintien du salaire pendant le délai de carence et la perte de productivité due à l’absence des salariés. Les coûts indirects sont plus compliqués à calculer et englobent :
- le travail supplémentaire des équipes avant que le salarié absent soit remplacé
- la rentabilité qui diminue le temps que le remplaçant soit formé
- le coût de formation du remplaçant
- ou bien le coût lié à la réorganisation des équipes
- le risque d’épuisement des équipes présentes
- la détérioration du climat social
- la dégradation de l’image de l’entreprise
Concernant le coût de la baisse de productivité liée à la santé des salariés, nous y avons consacré une partie dans cet article. Avant d’y accéder, nous souhaitions élargir l’impact de la santé des salariés sur un aspect autre que pécuniaire.
La santé des salariés pour maintenir une bonne ambiance
La santé des salariés va bien au-delà des absences causées par les maladies. Car on peut très bien avoir une affection longue durée et continuer à travailler. Sauf que les maladies sous-jacentes et parfois leurs traitements altèrent l’humeur et la motivation à travailler. Une maladie chronique peut provoquer une dépression, comme le diabète par exemple. Sans oublier d’ailleurs les risques psychosociaux qui prennent naissance au travail et perturbent l’esprit de ceux qui en souffrent :
- le burn-out, le fléau de notre époque,
- le stress,
- le bore-out,
- le quiet quitting
- etc.
C’est pourquoi nous osons dire qu’en gardant vos salariés en bonne santé, vous assurez un climat propice au travail dans votre entreprise. Non seulement une personne malade risque de perdre toute motivation à produire, mais une personne malade au sein d’une équipe peut tout autant plomber l’ambiance. Voyons cela maintenant avec des études, dans le prochain point.
Santé, QVCT et productivité sont connectées entre elles
La santé au travail fait l’objet d’observations depuis de nombreuses années. De façon empirique, toute entreprise peut se rendre compte qu’un salarié en bonne santé s’absente moins et peut donc produire plus. Allons plus loin que ces simples observations avec quelques études intéressantes et non exhaustives, qui mêlent santé, engagement, QVT et productivité.
Santé et QVCT
La plus ancienne qui nous intéresse est celle d’Harvard avec le soutien de MIT, en 2010. Voici les chiffres qu’ils retirent de leur étude :
Un employé heureux est 31% plus productif et 55% plus créatif qu’un employé stressé
Il est également 2 fois moins malade, 6 fois moins absent et 9 fois plus loyal.
Prendre soin de santé c’est toute l’année !
On voit qu’en travaillant sur la QVCT (qualité de vie et conditions de travail) auprès de ses collaborateurs, on obtient un effet direct sur leur santé et leur engagement.
QVCT et engagement des salariés
En 2020, l’organisme IBET© a estimé le chiffre suivant :
Un salarié désengagé de son travail coûte 14 310€ par an à son entreprise.
IBET© 2020 Tweet
En reprenant la conclusion de l’étude précédente, on peut donc ajouter qu’un salarié qui n’est pas heureux au travail coûte cher à l’entreprise, suite aux maladies qu’il peut développer, l’absentéisme qui en résulte ainsi que la baisse de performance.
Engagement et santé des salariés
Plus récemment, Ayming a constitué une étude complète sur les liens entre la santé des salariés, leur engagement et l’absentéisme. Cette étude rejoint celle d’Harvard en donnant du sens :
Plus un salarié est en bonne santé, plus il est engagé. Plus un salarié est engagé, moins il est absent.
Ayming 2022 Tweet
D’autres études sont lancées chaque année, comme pour convaincre les dirigeants d’entreprise qu’il faut vraiment prendre soin de ses salariés. Comme si ça ne coulait pas de source au prime abord. Alors vous, où en êtes-vous dans votre réflexion ? La santé de vos collaborateurs est-elle importante à vos yeux ?