Ce n’est pas un mythe, l’exercice physique joue un rôle majeur non seulement dans la prévention du cancer colorectal mais aussi dans la guérison et les récidives. Chaque année, des études font part de résultats probants sur le lien positif entre l’exercice physique et le cancer colorectal. Selon l’HAS, Haute Autorité de Santé, les effets d’une activité physique régulière sont significatifs sur le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer de la prostate non métastasée. Nous nous intéressons aujourd’hui aux résultats concernant le cancer colorectal.
Les facteurs de risque du cancer colorectal
La présence de polypes dans le côlon ou le rectum peut évoluer en cancer colorectal. Contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, ce cancer touche presque autant les femmes (47% des cas) que les hommes.
Les préconisations de la Haute Autorité de Santé
Dans un rapport de 2019, l’HAS informe qu’une activité physique régulière tout au long de la vie a une action préventive significative sur les cancers du côlon, de l’endomètre et du sein tout particulièrement. Plus que ça : les chances de survie augmentent dès lors que l’on pratique une activité physique au minimum modérée, accompagnées d’une baisse des chances de récidives.
La valeur MET pour mesurer l’activité physique
L’activité physique ne saurait se résumer à une course à pied ou une partie de tennis. Passer l’aspirateur, nettoyer le jardin, aller acheter le pain à pied plutôt qu’en voiture, sont tous de l’ordre de l’activité physique. Afin de la mesurer, on peut utiliser le valeur MET, metabolic equivalent of a task, ou équivalent métabolique d’une tâche en français.
L’exercice physique contre le cancer colorectal
Deux études plutôt récentes ont démontré des effets physiologiques de l’exercice physique en prévention du cancer colorectal et sur sa guérison.
Augmentation de la protéine IL-6
– International Journal of Cancer (2022) –
Cette étude a mis au sport 16 participants âgés de 50 à 80 ans, présentant des facteurs de risque du cancer colorectal. Pendant 30 minutes, ils devaient pédaler à une intensité modérée. Le premier résultat notable qu’ils ont obtenu en analysant le sang des participants avant et après l’effort physique, est l’augmentation de concentration de la protéine IL-6. Cette protéine IL-6 est une protéine qui protège justement l’organisme du cancer colorectal. Libérée dans le sang suite à un exercice physique, si tant est qu’il est régulier, la protéine IL-6 pourra interagir avec les cellules anormales pour rétablir leur ADN (Source). De plus, l’étude a observé une croissance très ralentie de cellules cancéreuses mises en contact avec un échantillon de sang des participants, juste après l’effort physique.
HIIT et protéines protectrices du cancer colorectal
– Journal of Physiology (2019) –
Cette étude a voulu mettre en avant l’effet d’un exercice physique court et intense dans le processus de guérison du cancer colorectal. Les séances d’activité physique intenses sont ce qu’on appelle les HIIT (High Intensity Interval Trainings). Dans cette étude de 2019, il a été observé que les protéines protectrices du cancer colorectal IL-6 et IL-8 étaient plus nombreuses après une séance HIIT. Au fur et à mesure de la répétition de ces séances d’activité physique intenses, la progression du cancer colorectal s’arrêtait et au contraire, celui-ci reculait.
L’exercice physique diminue de 17% les risques de cancer colorectal
D’après la Fondation contre le cancer, l’activité physique diminue de 17% les risques de cancer colorectal. La synthèse des protéines interleukines protectrices n’est pas la seule conséquence positive de l’exercice physique. Notons également que l’activité physique augmente le transit intestinal, ce qui diminue le temps d’exposition d’appareil digestif aux substances cancérogènes. D’autres changements physiologiques agiraient de façon positive sur le cancer colorectal.
Pour aller plus loin : le cancer colorectal fait partie des cancers qui se guérissent bien s’ils sont détectés assez tôt. Pour ça, une solution facile : se faire dépister !
